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Silos : le meilleur moyen de prendre un Scud ?

Posted in ! - Boulchit, € - Ykonomix, Ө - Hitek by [ Enikao ] on 27 Mai 2008

Une étude inquiétante d’Actimize révèle que 75% des banques se préparent à connaitre des pertes liées au rogue trading, c’est-à-dire la prise de position illicite par un trader (non-respect des procédures, en particulier des limites d’engagement et des mécanismes d’assurance). L’affaire des 5 milliards de Jérôme Kerviel va peut-être permettre de mettre à jour des pratiques douteuses plus répandues que ce qu’on croyait.

Deux chiffres m’effraient dans cette étude. Le premier, c’est les pertes dues au rogue trading, évaluées à 100 millions de dollars. Même si c’est un montant énorme, c’est probablement sous-estimé : on vient à peine de lever un coin du tapis et on voit un beau monceau de poussière, mais il se pourrait qu’il y en ait davantage plus loin.

Pour quoi ce défaitisme ? Ce n’est ni de la suspicion acharnée ni du pifomètre, mais en fait un autre chiffre me fait penser, pour reprendre un célèbre pilier de bistrot en rouge de France 2, qu’on ne nous dit pas tout. En effet, une personne interrogée sur deux* déclare que des transactions illicites ont bel et bien lieu dans l’entreprise qui l’emploie chaque année (les montants varient entre des milliers et des millions de dollars) mais que l’information reste confidentielle et ne sort pas de l’entreprise…

Le linge sale se lave donc, ici aussi, en famille. Car 45% des personnes interrogées estiment que les médias et policiers du marché ne sont pas prévenus… du moment que ces transactions illicites font gagner de l’argent. Pas de preuve dans cette déclaration puisque ces personnes « estiment », mais des soupçons importants sur une mentalité apparemment bien répandue : pas vu, pas pris ?

L’absence d’alerte efficace et le manque de visibilité sur les transactions est, pour 3 sondés sur 4, dû au fonctionnement en silo de données, bien étanches les uns par rapport aux autres, qui ne sont donc pas supervisées de manière transverse par les outils (technologiques ou procédures humaines) idoines. Les sociétés financières, très à cheval sur la confidentialité, semblent donc en partie victime de leurs cloisonnements internes.

Ce milieu est-il prêt à s’ouvrir un peu plus pour éviter que des petits malins fassent joujou dans leur coin (avec nos sous, soit dit en passant) ?

* je n’ai hélas pas eu description de l’échantillon interrogé, mais je suppose qu’il s’agit de responsables des risques financiers et/ou sécurité informatique au vu du coeur d’activité d’Actimize.

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