Overload, symptôme de la surconsommation d’un newsjunkie
Ce blog est resté muet longtemps. Enfin, tout est relatif. Disons que par rapport à l’an dernier il est resté anormalement muet pour une durée importante. Il reprend du service sous un angle qui n’était pas tout à fait prévu, à savoir un peu de [3615 MyLife], cette [Katigoriz] que j’ai inventé pour mes gazouillis les plus personnels et les plus nombrilistes. Avec quelque part l’envie de raconter et l’envie d’expurger. Certes, [Enikao] n’est pas resté muet durant tout ce temps. Un long billet qui a mis un peu de temps à accoucher sur les mutations du langage que le clavier et les riches codes du net permet pour Owni, des commentaires ici et là, des gazouillis en nombre comme toujours (avec parfois même… de vrais gazouillis dedans si on tend l’oreille), des rencontres et discussions plus ou moins animées, des spéculations et des réflexions échangées…
Alors pourquoi la panne ? En réalité ce n’est pas une panne textuelle qui fait tourner en rond et ressasser, sans idée neuve. Bien au contraire, et c’est d’ailleurs peut-être pire. Il s’agit d’une sensation d’avoir beaucoup à dire, un trop-plein de petites remarques et de réflexions plus abouties. C’est une impression étrange et persistante d’être comme assailli par des idées, qui pleuvraient à grosses gouttes en me martelant le crâne. Chaque goutte chasse l’impression de la précédente mais contribue à un tapage de fond qui tue à petit feu.
Appelons ça overload, comme on dirait overdose pour de la came.
[Brik a Brak] n°33
Docteur, c’est grave ? Non, il y a simplement un peu d’encombrement dans les sujets. Je vous prescris un petit fourre-tout. Dites « 33 ».
- [Midia] Ces derniers temps, la radio essaie de s’emparer de Twitter. Europe 1 a testé d’inclure une équipe de commentateurs sur son tout nouveau site pour l’interview de François Fillon puis celle de Xavier Bertrand). Cinq radios de service public francophone ont mené une expérience baptisée Huis Clos sur le Net, qui consiste à mettre des œillères pour voir ce que l’on perçoit de l’actualité en ne regardant que les flux de Facebook et Twitter. Et grâce au text to speech, l’auto-radio pourra bientôt lire les gazouillis pendant que l’on conduira.
- [Politix] Le bras de fer Google / Chine n’en finit pas.
- [Toudoto] Foursquare semble être l’un des prochains services qui vont faire du bruit. Mobilité, géolocalisation, couche sociale, partage de bons plans, récompenses virtuelles ou bien réelles… Il ne manquait plus que les médias s’en emparent, Métro Canada et Bravo TV l’ont déjà fait outre-Atlantique.
- [Ykonomix] Une banque qui organise les prêts sur un format P2P ? Ca s’appelle Friendsclear, avec une version entre particuliers et depuis quelques jours une version pour les professionnels. (bravo à Vicnent !)
- [Hitek] A peine quelques jours après le lancement en grandes pompes de l’iPad, Google annonçait à son tour une tablette. La guerre Google / Apple est bel et bien déclenchée après le lancement d’Androïd, et plus récemment du Nexus One (qui ne semble pas avoir tellement convaincu) qui voit un géant du software venir titiller Apple sur le front hardware.
- [Nutek] Avec plus de 400 millions d’utilisateurs, Facebook pourrait devenir le premier agrégateur de flux d’informations. Le trombinoscope mondial vient de se faire un nouveau look et réfléchirait au lancement d’un webmail.
- [Nuz] Pour saisir l’esprit du temps, le Guardian adopte Zeitgeist, une interface qui retient ce qui a plu aux visiteurs.
- [Feun] Parmi les idées étranges qui prennent parce que l’idée d’origine est très simple, il y a Chatroulette. Le principe : se connecter à un chat vidéo aléatoire avec une autre personne. On peut y voir une sorte de 4chan en images animées pour les fins de soirées alcoolisées, mais peut-être bien qu’il s’agit de l’essence même de l’idéologie du web. Un grand n’importe quoi fascinant, où tout côtoie son contraire.
- [Imedjiz] Ward Shelley fait des frises chronologiques impressionnantes.
- [Sochol] Après avoir annoncé en mai dernier la constitution d’un groupe de travail spécifique sur les discriminations pour étudier le bien-fondé d’éventuelles statistiques ethniques, le Commissaire à la diversité et à l’égalité des chances Yazid Sabeg a fini par recevoir ce fameux rapport du COMEDD. En voulant éviter certains écueils prévisibles, ce Comité a pondu un résultat très tiède qui s’en tient à un recueil de données d’état civil (lieu de naissance des parents) qui ne donne aucune indication sur l’apparence et les a prioris qui y sont associés, et qui ne met pas l’accent sur le ressenti d’appartenance.
- [Aydontker] Toyota n’est pas infaillible.
La musique des sphères
A l’heure où le tube de l’été se joue probablement entre la crème solaire et une quelconque soupe insipide martelée et bien marketée avec force partenariats médias (il semble qu’en fait ça fonctionne moins bien au troisième millénaire), il est temps de venir concrétiser une métaphore sonore à propos de l’infosphère.
Et si nos émissions de données numériques se mettaient en musique ?
Innovation et usage : le match sans fin
L’innovation technologique, la science, le progrès… tout cela semble porter l’humanité vers l’avant : certains gestes deviennent plus pratiques, moins pénibles, plus accessibles, plus rapides. C’est vrai la plupart du temps. Parfois, le savoir-faire a disparu ou a été abandonné : que l’on songe au chauffage par le sol ou à l’adduction d’eau des romains pour prendre des exemples forts sur le confort. Parfois, on assiste à une course en avant pour réaliser un vieux rêve, un défi, et une fois qu’il est atteint on s’en détourne comme Dom Juan une fois qu’il conquis le cœur d’une femme : finalement la quête valait mieux que l’objectif.
Oui, nous sommes capricieux. Nous ne savons pas ce que nous voulons. Et quand nous disons ce que nous voulons, et bien en fait nous mentons.
Facebook change de look et tout le monde se pâme : SPAM !
Facebook, le trombinoscope mondial bien chahuté suite à ses changements de conditions générales d’utilisation et obligé de faire marche arrière en faisant participer les membres, a fait annoncé quelques changements. Et tout le monde de voir un nouveau souffle pour l’entreprise qui croît parce que tout le monde y croit (toujours pas de business model solide) : on va pouvoir désormais avoir jusqu’à 25 000 friends (et non plus 5 000), l’interface a été revue pour privilégier le suivi de la conversation avec ses amis. Formidable.
Du brouhaha inutile et pas toujours sollicité, ça porte un nom de charcuterie en boîte : spam. Sortie de la nouvelle version : le 11 mars.
Le blog de Palpitt, un média personnel complet par excellence
Le blog est un format de communication très particulier car il est très personnel et personnifié, plus relationnel que les médias habituels, plus engageant et plus engagé. En parallèle de la série entamée sur la différence entre blogueurs et journalistes, j’ai cherché une illustration concrète des particularismes liés à la tenue d’un blog.
L’exemple qui me paraît le plus emblématique de cette logique de média personnel poussée jusqu’au bout, c’est Palpitt. Dans la nouvelle version de son blog, il joue une forme de transparence étrange, que je ne connais pas ailleurs, en montrant l’ensemble de ses interactions en ligne :
- des billets qu’il écrit, dans différentes catégories
- ce qu’il lit et qu’il lie, qu’il se partage sur aaaliens et insère dans son blog grâce aux flux RSS de delicious
- les photos qu’il met en ligne sur Flickr
- son dernier twitt
- différents profils de réseaux sociaux : Facebook, Ziki, 6nergies… et son univers Netvibes
- une liste de blogs favoris, la fameuse blogroll
- et même… ce qu’il dit ailleurs en commentant, grâce aux flux RSS de Backtype, un outil de suivi des commentaires. Voilà qui est nouveau et rare : Palpitt fait partager en plus ce qu’il dit au-delà de ses différents espaces personnels !
Peu de blogueurs partagent autant avec leurs lecteurs. Il manquerait peut-être son agrégateur de flux et l’ensemble de ses sources (le profil public Netvibes me semble bien vide…), quelques blogueurs le font mais c’est toujours un peu délicat de livrer ses « sources » en bloc.
Maintenant, si on veut prendre le temps d’entrer dans la galaxie Palpitt, on peut profiter de tout le savoir qu’il partage en ligne. Comme je l’indiquais ici, le savoir est peut-être l’unique richesse qui se multiplie quand on la partage.
Question : quel journaliste traditionnel en ferait autant ?
Facebook et Cuba, c’était mieux avant : le syndrome du vétéran
C’est une réflexion qui trainait depuis longtemps et c’est une interview de geek et les commentaires qui m’ont poussé à la poser (à peu près) au clair ici. L’élitisme, ça existe toujours et ça existera toujours, dans tous les domaines. Parce que quand trop de monde fait pareil, ça perd de l’intérêt. Alors forcément, c’était mieux avant.
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