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La cuillère en bois et la maîtresse

Posted in □ - Lotek, Ш - Sochol by [ Enikao ] on 22 août 2021

Il était une fois un petit garçon de sept ans et ses deux sœurs et qui attendaient avec impatience et en salivant l’heure du dîner. Sur la table, la mère avait disposé un grand plat de polenta encore fumante. Comme ce n’était pas un village riche et qu’il n’y avait donc pas une assiette pour tout le monde, chacun piocherait dedans avec sa cuillère. Comme ce n’était pas une famille riche non plus, la mère avait disposé juste devant chacun des enfants, à même la polenta toute chaude, trois tout petits bouts de viande pour chacun.


Elle se retourna pour ranger et laver quelques ustensiles. Soudain, la fille cadette prit sa cuillère en bois et avec un geste souple mais bien visé, piqua la part de viande sous le nez de son frère et l’enfourna goulûment dans sa petite bouche. De colère, celui-ci prit à son tour sa cuillère et flanqua un coup sur la tête de sa sœur qui se mit immédiatement à hurler.

Sans plus attendre, le petit garçon sortit en courant de la maisonnée et remonta la ruelle caillouteuse vers la route caillouteuse, elle aussi. Il prit en direction du Sud-Est, vers la mer, sans trop hésiter. Il marcha, marcha, marcha plus ou moins tout droit, sans trop s’arrêter, à travers les collines. Il fuyait car il avait peur que son père ne lui colle une correction mémorable. A sept ans, on est impressionnable.

Démuni, le petit garçon marcha environ 15 kilomètres et chercha refuge au petit matin. Après-tout, il aidait déjà aux champs et avec les bêtes : il savait se rendre utile ! Dans cette enfilade de villages côtiers plus pauvres que son village d’origine encore, il alla voir les petites maisons au plus près du pied des collines. Là, un vieux vigneron un peu réputé dans le coin le prit en pitié et l’écouta.

-D’où viens-tu mon garçon ?, l’interrogea-t-il en souriant, ému par la petite bouille fatiguée.

-De là-haut, derrière les collines, répondit l’enfant.

-Mais où sont tes parents ?

-Je me suis enfui, j’ai peur de mon père…

-Ah. Tu as mangé ?

-Non, même pas hier soir.

-Est-ce que tu sais t’occuper des moutons ?

-Oh oui alors monsieur ! Mon papa il en a, et quelques chèvres aussi. Je sais même les traire.

-Alors si tu es un bon garçon et que tu veux bien travailler pour moi, tu peux rester ici si tu veux.

Il reçu un quignon de pain et un restant de soupe. L’affaire était ainsi prestement conclue. Les vendanges n’allaient pas tarder, un peu d’aide serait la bienvenue.

Le petit garçon fut adopté bien vite : il était d’humeur joyeuse et aimait plaisanter, il était travailleur. Par chance, la fille du vigneron était aussi maîtresse d’école. Elle intégra bien vite le petit chenapan à sa classe et il apprit ainsi à lire et à écrire. Par ailleurs, le vigneron était un homme honnête qui versait un petit pécule au garçon en plus du toit et du couvert.

* * *

La mère du petit garçon, morte d’inquiétude après la fuite de son fils en pleine nuit, se désespéra. On lança des recherches, immédiatement mais en pleine nuit avec une lampe à pétrole, c’était peine perdue. On fit savoir à toutes les familles et aux villages alentours que le petit garçon s’était enfui. Peut-être s’était-il réfugié dans une étable ? Peut-être avait-il cherché la complicité de sa marraine, ou de cousins éloignés ?

Le temps passa. Une année. On se lamenta beaucoup. Les sœurs se sentirent peut-être un peu coupable. Mais la fatalité et la résignation sont la conclusion d’une déchirure : l’enfant avait disparu et il lui était sans doute arrivé quelque chose de tragique. La nature est cruelle. Une mauvaise chute et loin de tout, personne ne vous entendra crier, jusqu’à l’agonie. Ou bien les loups, qu’on entendait de temps à autres dans la région et qu’on apercevait parfois. Ou encore une mauvaise rencontre.

Et puis un jour, une lettre parvint grâce à un commerçant de tabac itinérant venu chercher les précieuses feuilles au village. On fit prestement venir monsieur le curé, qui était l’un des rares lettrés comme bien souvent dans ce genre de village dépourvu d’école et comptant à peine quelques centaines d’âmes. La lettre écrite en bâtons mal assurés apportait une nouvelle qui fit fondre en larme toute la famille : c’était le petit garçon ! Il donnait quelques brèves nouvelles de sa santé, espérait qu’on ne lui en voulait pas trop, et proposait si tout le monde en était d’accord de revenir au village avec son maigre pécule en guise de pénitence.

Un miracle ! Il était vivant et il savait lire et écrire !

Aussitôt on se mit en cercle autour du curé et on pria. On pria fort.

* * *

Ce petit garçon, c’était mon grand-père.

Nous étions en 1917.

Il est revenu au village et savait lire et écrire, comme monsieur le curé. Et personne ne sait ce qu’est devenue la cuillère en bois.

Ne lisez pas

Posted in € - Ykonomix, П - Politix, Ш - Sochol, Δ - Nuz by [ Enikao ] on 8 avril 2020

Il est important de mettre en garde le lectorat qui me connaît comme celui qui ne me connaît pas. On va faire simple. Basique. Ne lisez pas ce qui suit.

Plus précisément, ne lisez pas si votre niveau de moral est bas. Ne lisez pas si vous n’avez pas des conditions de confinement idéales. Ne lisez pas si vous voulez garder espoir.

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La nausée (et les mains sales)

Posted in ! - Boulchit, П - Politix, Ш - Sochol by [ Enikao ] on 27 mars 2020

Aujourd’hui et pour la première fois depuis mardi 17 mars, j’ai dû sortir de chez moi pour des raisons médicales. Masque sur le visage (oui, j’en ai un, lavable), gants en plastique jetables sur les mains, clés dans une poche et flacon de gel hydroalcoolique dans l’autre, attestation manuscrite horodatée dans une troisième, j’ai quitté mon étage élevé à vue dégagée pour aller dans les rues au plus vite jusqu’à ma destination.

Voici ce que j’ai vu sur un trajet d’environ 30 minutes :

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En 2019, ça pourrait bien chier dans les bégonias

Posted in § - Midia, D - Costik, П - Politix, Ш - Sochol by [ Enikao ] on 7 janvier 2019

Il y a 4 ans, Paris était ensanglanté et effaré. La France entrait dans une phase de traumatisme sans pareil. A l’époque, ça m’avait tellement remué que j’avais écrit ceci.
Depuis, il y a eu Nice, le Bataclan, l’Etat d’Urgence, Saint-Étienne-du-Rouvray, Marseille et tant d’autres… il y a eu les interventions militaires en Syrie et en Irak, la loi El Khomri et Nuit Debout. Et dans tout ça, Siné est mort. On chie moins dans les bégonias, depuis, il faut bien le reconnaître.
Aujourd’hui, on assiste tous les jours au ballet des gilets jaunes en furie et des forces de l’ordre qui tabassent la foule.

« L’esprit du 11 janvier » était une putain de mauvaise farce. Un poltergeist.

On va revoir des Je suis Charlie fleurir ici et là mais sincèrement, qui a racheté et ouvert le journal depuis ? Ça a merdé si vite… La polémique sur la Une de Luz « Tout est pardonné » était consternante à tous points de vue. On a entendu des gémissements malaisés quand Charlie a fait une couverture de mauvais goût sur Brigitte Macron. En fait de liberté, la plupart ne veulent que des choses proprettes et pas gênantes. Ne pas sortir de sa zone de confort ni de sa respectabilité. Surtout, rien qui dérange, rien qui ne dépasse.

La grandeur d’âme, ce n’est pas s’indigner quand on maltraite un innocent, c’est s’indigner quand on maltraite un coupable. Ce n’est pas se boucher le nez quand la liberté d’expression ne nous plaît pas. C’est trop facile de ne rouler que pour les siens.

Bref, on n’a rien appris. Personne ne veut écouter personne dans cette cacophonie où celui qui vocifère le plus fort a raison. Chacun arrive avec ses positions bien ancrées et reste convaincu d’être le détendeur de la vérité. On vit dans un pays qui s’est incroyablement morcelé et même la gloriole d’une deuxième étoile grâce à la baballe n’a tenu que quelques jours.

Vendredi, l’irrévérencieux et doux dingue Psikopat sortira son dernier numéro après 40 ans de bêtises rigolardes et de folies disgracieuses. Putain d’année qui commence mal… C’est incroyable comme depuis 2015, j’ai l’impression qu’on est nombreux à se dire, pour se rassurer au moment des vœux : « l’année qui vient sera meilleure, forcément » avant de se rendre compte qu’on n’a pas encore touché le fond.

Alors j’ai envie de dire…

Année 2019, je t’attends au tournant. Alors fais bien gaffe à toi. Et vous, faisez bien gaffe à vous toutes et tous. Sinon, ça pourrait bien chier dans les bégonias.

La bonté et le courage en héritage

Posted in Ш - Sochol by [ Enikao ] on 17 juin 2018

Au bout de dizaines de kilomètres de piste sans asphalte, perché sur des collines de garrigue et de parcelles cerclées de pierres, un village sans eau ni électricité où tu nais, dans une famille pauvre d’une région pauvre, au fond d’un pays pas riche où ceux qui ont peu partagent avec ceux qui n’ont pas.

Une mère timide, souffreteuse, qui n’a jamais appris à lire mais qui donne tout avec une douceur infinie. Un père solide et bricoleur, né sous l’Archiduc des livres d’histoire, déporté pendant la guerre, éternel blagueur et chansonnier paysan.

Seul fils de la fratrie, tu as été l’héritier par défaut.

Il t’en a fallu, du courage, pour dire à 11 ans au patriarche que tu préférais quitter la campagne où, si parfois on avait faim, on n’avait qu’un pull vraiment chaud mais qu’on mouillait pour protéger les livres d’école de la pluie, tu étais choyé. Quitter la certitude pour aller à la ville, si loin, dormir dans des baraquements ouvriers pour pouvoir aller au collège, c’est grand quand on est encore si petit.

Tu finis des études d’électricité, et puis c’est l’heure du long service militaire, dix-huit mois à crapahuter et à gagner quelques permes grâce au concours de tir au pigeon. Il t’en a fallu du sang-froid, quand en 1968 vous vous entrainiez à la décontamination NBC après avoir vu les chars soviétiques entrer dans Prague. Prêts pour une guerre d’attrition et une résistance pied à pied, mourir pour la patrie et tout le toutim.

Mais le vaste monde te titille. Toute cette génération du baby boom s’ennuie et veut faire fortune à l’étranger. Sans parler un mot de cette langue difficile, avec 5$ en poche, tu pars chez Bibendum où ton honnêteté te rendra même suspect : un gars qui rend au contremaître l’enveloppe de la paie hebdomadaire d’un ouvrier lambda trouvée par terre n’est-il pas un espion industriel ? Paris t’appelle, car il est là le but : les Beaux Arts !  Blouse bleue le jour, blouse blanche tachée soir et week-end, en cours ou place du Tertre, pour gagner quelques sous et payer les tubes de couleur, les fusains. Jusqu’à ce qu’une jeune provinciale vienne en visite et s’éprenne. Tu l’épouseras peu de temps après. Oui, c’est du Amélie Poulain dans le texte.

Et puis me voilà. Il n’y en aura pas d’autre, alors toute l’attention se porte sur moi. Il t’en a fallu de la patience, avec ce gosse malade et d’une maigreur affolante. Tu l’as veillé, tu l’as porté jusque vers les sommets à l’air pur quand il était au bord de mourir étouffé. Tu l’as envoyé à la musique, chez les curés, apprendre les langues à l’étranger, tu lui as offert des livres et une encyclopédie gigantesque pour assouvir sa soif de savoir. Et puis tu troques la blouse bleue pour les costumes, les armoires électriques pour les salles de réunion, la pilosité faciale s’efface, et avec une volonté de fer tu quitteras définitivement Marlboro.

Il t’en a fallu des nerfs, pour supporter la guerre, à deux heures d’avion de Paris, à quelques kilomètres de chez toi. La capitale presque à portée de roquettes, un tiers du pays occupé, les lignes téléphoniques coupées… tu m’as emmené à mes premières manifs, place des Grands Hommes. Sans le savoir, on y a rencontré un futur Président et un futur Académicien.

Il t’en a fallu de la générosité pour me payer des cours, des études chères et longues que tu n’as pas eues, tout en mettant tes propres parents à l’abri du besoin et des dangers. Un matin, j’ai dû t’annoncer la mort inattendue du vieux chêne. L’enterrement fut plus épique qu’un film mélodramatique. Refoulés par les Casques Bleus à une frontière qu’on avait oubliée, des orages d’été qui obscurcissent le ciel et la foudre qui tombe, les incendies qui allument la crête des collines… et surtout cette haie d’honneur interminable, des centaines de personnes collées aux murets de pierre jusqu’à la petite chapelle surplombant la petite mare. Maman qui, contre l’avis de tous, et sans pouvoir communiquer avec sa belle-mère, a réussi à l’emmener aux obsèques après l’avoir rendue présentable. Tes sanglots qui éclatent. Ma main dans la tienne. Merde. C’est dur. La sensation de lignée et de passation de témoin est là et bien là.

Tu dis souvent que la différence entre toi et moi, c’est que tu es père et pas moi. Il y en a plein d’autres évidemment. Mais je te ressemble plus que tu ne crois. La curiosité, le sens esthétique, le goût des jeux de mots (on ne va pas se mentir, les tiens sont parfois approximatifs en français mais tu ne renonces jamais), une capacité à s’émerveiller, le goût des sciences, l’émotivité. Comme toi, je ne sais pas parler à cœur ouvert, ça ne vient pas facilement. Et puis, j’hérite aussi de toi une culture, une langue, un vécu incomparable.

Certes, j’ai grandi dans une forme d’insouciance et je n’ai pas cette volonté d’airain qui t’anime. Ce fut ta force face à l’adversité, alors que je n’ai pas vraiment eu à me battre. J’ai toujours eu de l’admiration pour ton parcours, tes accomplissements. Je ne sais pas si tu as été fier, parce que longtemps j’ai mal compris ton regard sur moi. Alors que tu as toujours été là pour moi, parfois maladroitement, mais d’une générosité sans pareille, malgré mes excès, malgré nos différences.

Alors que je suis dans une période de mue, ce que j’essaie de prendre de toi alors que ta vaillance se réduit, c’est le courage. Ce n’est pas du vampirisme, j’essaie de prendre modèle. Les idoles sont souvent fausses, les grandes figures remarquables sont presque toujours insupportables, c’est pourquoi je n’ai pas envie de copier. Laisse-moi simplement m’inspirer.

Bonne fête, mon père.

Comme tu es curieux, en France c’est le fabriquant de briquets Flaminaire qui a créé la fête des pères en 1949, pour des raisons totalement commerciales.  

Testeur du grenier : télé HD, zappette et moments gênants

Posted in # - Imedjiz, Ш - Sochol, Ө - Hitek by [ Enikao ] on 17 août 2017

Quand on est un enfant de la télé (un vrai, hein, pas un invité d’une émission éponyme), un xennial ai-je appris récemment, il est étrange de retrouver la petite lucarne. Depuis quelques années, je me suis rendu compte que je n’ai plus fait fonctionner mon « poste de TV » pour regarder la télévision.

Par curiosité, j’ai fait l’exercice. Mal m’en a pris.

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Mutation numérique pour tous et digital cosmetics : cher Sébastien Bazin, j’ai un sujet pour toi (shadow cabinet challenge)

Posted in € - Ykonomix, ∞ - Toudoto, Ш - Sochol, Ө - Hitek by [ Enikao ] on 21 février 2016

La transformation digitale est le nouveau féminisme. Qui est la nouvelle RSE. Qui est le nouveau mécénat. C’est le nouvel étendard qu’il faut brandir. C’est un véritable enjeu, et comme toujours c’est devenu également un véritable enjeu de communication : il faut montrer qu’on n’est pas prêt à se faire ringardiser en interne, à se faire uberiser par de nouveaux entrants jeunes et agiles (un terme marketing et fourre-tout qui a su s’imposer) sur le marché, à perdre la confiance de ses partenaires. Pourtant, travailler ses propres fondement n’est pas chose aisée et les organisations sont tiraillées entre faire ce qu’elles savent faire depuis toujours et explorer l’inconnu.

Aussi, la tentation de faire semblant est parfois très forte, au point que certains mettent plus de moyens dans le faire savoir que dans le savoir-faire. On a eu du pink washing, du green washing, on est déjà en train de voir émerger une digital cosmetics. Une façon d’enrober sa stratégie de digital sans qu’il y ait rien de sérieux en-dessous.

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Major Tom ne répond plus : le premier spationaute britannique est parti dans les étoiles

Posted in ♪ - Saoundz, Ш - Sochol by [ Enikao ] on 11 janvier 2016

Après une année 2015 poisseuse et pesante, l’année 2016 commence étrangement. Il s’en dégage une impression de menace imminente et permanente. Les bourses en Asie qui chutent, la menace terroriste, des débats politiques nationaux consternants mais impliquant des conséquences majeures sur nos libertés…

Dans l’actualité, chaque jour semble apporter sa disparition. Déjà les Michel, Delpech et Galabru, Lemmy Kilmister et son métal qui sent la sueur et l’huile de vidange, Courrèges, Boulez (j’y suis moins sensible mais manifestement c’était un grand esprit de la musique). Et soudain, David Bowie. Hein ? Oui.

Si Iggy est l’iguane, Ziggy est le mutant, et c’était définitivement un caméléon. Physique. Musical. Cinématographique.

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Ne tuons pas Charlie Hebdo une seconde fois

Posted in § - Midia, D - Costik, П - Politix, Ш - Sochol by [ Enikao ] on 10 janvier 2015

Je ne sais pas par où commencer face à l’énormité de ce qui s’est passé, mais il faut que ça sorte. C’est allé trop vite, c’est trop atroce et impensable. C’est trop. Depuis des jours mon cerveau fume, mon cœur se serre, ces foutues glandes lacrymales turbinent à plein régime et j’ai le sentiment d’étouffer.

Charlie Hebdo a beaucoup compté pour moi. Au lycée, j’ai commencé à le lire avec un camarade qui était le poète rebelle de la bande. Il le lisait à haute voix, l’œil malicieux et le sourire en coin, assis dans le couloir en parquet ciré pour notre ami Romain qui était malvoyant. Ce canard a contribué à constituer ma conscience politique et mon goût pour l’outrance. J’y découvre l’amour de Cavanna pour la langue, Val et ses textes engagés, les chroniques de Renaud, les éclairages économiques d’Oncle Bernard, et bien sûr les dessins : Charb, Tignous (que je connaissais de Casus Belli), Wolinski, Cabu (que j’avais vu petit dans Récré A2 avec Dorothée), Lefred-Thouron, Siné. Ma mère me voit le lire un soir, elle me dit que ça s’est assagi depuis Hara-Kiri qu’elle lisait en cachette à mon âge. Les couvertures et les contenus étaient beaucoup plus trash pour l’époque.

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Science nazi

Posted in ! - Boulchit, Ш - Sochol by [ Enikao ] on 7 septembre 2014

Il est étonnant de voir qu’en anglais, les mots nazi et geek partagent une caractéristique commune. Ces termes, avec le temps, ont fini par désigner des comportements génériques auxquels ont peut ajouter un qualificatif pour préciser le champ d’application.

Le premier caractérise le passionné légèrement asocial, ce qu’on a pu baptiser autrefois les « pola », au sens « polarisés ». Monomaniaques et un brin dans leur bulle, ils tentent de partager leur passion avec leur entourage, la plupart du temps sans succès. Il en existe de toutes sortes, en fonction de l’objet de leur passion : histoire, films, figurines, Star Trek, anime, comics, Star Wars, jeux de rôle en grandeur nature, cartes à collectionner… Scott Johnson avait fait un poster avec une cinquantaine de geeks stéréotypés.

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