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Les Attila des conversations : après le point Godwin, le point Narvic ?

Posted in ! - Boulchit, ∞ - Toudoto by [ Enikao ] on 22 juin 2009

Les commentaires sont un des éléments marquants du web participatif. Ce dernier ne permet pas seulement de créer du contenu facilement, il permet aussi d’encourager les discussions. C’est en partie la richesse de l’échange qui provoque un basculement : un particulier peut ainsi devenir un média émettant de l’information et en augmentant son rayonnement dans son infosphère.

Pourtant, ces conversations ne sont pas toujours fertiles ni pertinentes. C’est pour le moment un problème important pour les médias présents sur le web, où l’indigence des commentaires est un phénomène assez largement partagé. Notons au passage que les auteurs ne participent jamais aux conversations sur leurs propres écrits, ce qui n’incite peut-être qu’à la critique négative (pour ne pas dire trolling) ou aux vivats peu argumentés.

Il y a également deux cas où la conversation s’arrête net (ou presque) : quand un Attila de la conversation arrive. Là où il passe, le débat ne repousse plus.

  • Le célèbre point Godwin est assez connu , il s’agit du moment où une discussion ayant duré longtemps et les esprits s’échauffant, on finit par comparer l’autre à Hitler ou aux nazis. A partir de là, la conversation est close et il n’en ressortira rien d’intéressant. Godwin précisait que plus la conversation dure, plus la probabilité d’atteindre le point Godwin s’approche de 1, certitude absolue. En somme, selon la loi dite de Godwin, ce ne serait qu’une question de temps.
  • L’autre phénomène est l’arrivée d’un commentateur qui connaît bien le sujet, qui répond longuement, qui propose des alternatives, un regard plus subtil, ou bien rappelle des éléments de contexte ou d’histoire, bref, qui refait en quelque sorte le billet tout en restant constructif. Du coup, tout commentaire supplémentaire apparaît superflu pour le visiteur (sauf éventuellement l’auteur lui-même ?) qui se demande bien ce qu’il pêut ajouter d’autre qui soit intéressant. Si ce phénomène n’a pas de nom, je propose de l’appeler point Narvic, du nom d’un blogueur capable de laisser derrière lui 2 000 signes en commentaire et de laisser un peu pantois les visiteurs suivants… bien malgré lui, je pense.

Si je m’amuse de ce phénomène, il n’en est pas moins réel. Pour avoir laissé de longs commentaires ici et là, j’en ai vu l’effet désastreux sur la conversation : personne n’a envie de lire autant (sauf si le sujet passionne vraiment), ni de passer après, surtout quand il se sent piteux de sa pauvre contribution. Pour laisser une chance à la conversation, faut-il faire court et simple mais fractionné ? Commenter vraiment, longuement, de manière claire et argumentée, détaillée et illustrée, constitue-t-il une forme de trolling ?

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10 Réponses

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  1. narvic said, on 22 juin 2009 at 12:51

    ;-)

    (c’est pas trop long, là ?)

  2. Cedric said, on 22 juin 2009 at 1:02

    Que nenni, car ce n’est pas le nombre de commentaires qui fait l’intérêt de la conversation, mais la pertinence du commentaire.

    Et il n’y pas de conversation pour faire de la conversation. Ou alors c’est un raisonnement de site d’information qui cherche le volume (et les engueulades entre lecteurs) mais pas la qualité.

    Libérons la logorrhée ! (c’est un nouveau mouvement qui vient de se lancer là tout de suite ^^)

  3. [ Enikao ] said, on 22 juin 2009 at 1:15

    @narvic : trois caractères, c’est bien ! :-) Au-delà de la plaisanterie, c’est une vraie question. Autant j’apprécie de pouvoir échanger longuement, autant il semble que cela en paralyse certains et les laisse cois. Bref, en cherchant à secouer le cocotier, il ne tombe parfois pas grand chose…

    @Cédric : la qualité peut venir du processus itératif (je suggère, tu réponds, il contredit, nous réfléchissons…) et pour cela soliloquer ne suffit pas. L’échange suppose d’être au moins deux. Et pour qu’il profite à tous il doit être public. Il y a des sujets qui ne suscitent pas l’envie de participer, j’en suis convaincu. Mais je constate que parfois, après le passage d’un commentateur prolixe, une conversation s’éteint alors qu’a priori il n’y avait aucune raison.

  4. palpitt said, on 22 juin 2009 at 2:04

    (bon, maintenant que tu as répondu à tout le monde je me sens moins motivé pour placer ma blague, c’est l’effet « rectangle rouge » :-)

    Je propose également le point Joannes, en référence à Alain Joannes, pour les blogueurs qui rédigent chez eux de longs commentaires, parfois plus longs que les billets eux-mêmes, cf. http://www.journalistiques.fr/post/2009/04/06/Le-Monde-fabrique-une-legende-urbaine#c8456193

  5. [ Enikao ] said, on 22 juin 2009 at 2:34

    @palpitt : bonne remarque, point Joannes / point Narvic, le cœur balance… Mais au regard de ma petite réponse, je ne suis tout de même pas victime d’un auto-Attila quand même ! ;-)

  6. Eric said, on 23 juin 2009 at 7:12

    Commenter vraiment, longuement, de manière claire et argumentée, détaillée et illustrée, constitue-t-il une forme de trolling ?

    Non.

  7. narvic said, on 23 juin 2009 at 7:48

    @ Eric

    +1

  8. Phil said, on 24 août 2009 at 2:04

    +2
    @Narvic: « Le point Narvic » c’est juste avant l’entrée à l’Académie française ;-)
    Mais dès lors qu’on entre dans le langage courant, voire le dictionnaire, attention aux détournements triviaux du genre: « J’ai une envie de pisser Narvic » (synonyme d’une maousse envie d’uriner.)
    La rançon de la gloire en quelque sorte :-))

  9. […] 79. Le mercredi 23 septembre 2009 par Et alors ? […]

  10. […] J’ai donc pondu tout à l’heure, dans le nid de Calimaq, un commentaire aussi long qu’un billet (et qui me vaudrait bien, je crois, un point narvic de la part d’[Enikao])… […]


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